Le bouffon en parade

Un si joli printemps sera encore gâché
par une autre interminable campagne d’élection
commençons à couiner, et mieux piailler
devant cette pathétique parade de bouffons.

Tentant encore une fois, de nous faire rêver
notre retour à la réalité sera fort cruel
constatant ton arrivée, ni allurée mais empotée
s’apercevant de ta beauté excrémentielle.

Surtout, rappelle-toi de nous envoyer la main
pour ensuite, nous babiller sur la pauvreté
récite-nous ton texte en ce dimanche matin
car lundi à 9 heures, il sera complètement oublié.

- Voulez-vous mieux vous placer en rangée?
  vous pourrez faire un tour dans la grande roue!
  quand vous serez tous à bord, à bien vous amuser
  j’éteindrai le manège pour m’envoler avec vos sous.

Aujourd’hui, fais disparaître ton air niais
et fais nous remarquer ton sourire forcé
c’est maintenant l’heure de te faire tirer le portrait
en embrassant les deux joues de ce petit bébé.

Dépose-le vite dans les bras de sa maman
car il est plus que temps que tu repartes
le pauvre petit vient de gerber violemment
sur ton veston gris, et ta nouvelle cravate.

Tes nombreux bobards nous enlèvent l’envie d’aller voter
ou de nous déplacer pour choisir notre futur dictateur
penses-tu encore et toujours pourvoir nous bourrer?
crois-tu que nous n’avons jamais rencontré un menteur?

Tu espères tellement, un jour faire partie de l’histoire
cachant désespérément ton visage à deux faces
c’est avec l’intention de muer le présent en futur si noir
que dans nos mémoires à tous, tu y laisseras ta trace.

En revanche, c’est seulement après ton cuisant revers
que tu blâmeras les jeunes ne s’intéressant plus à la politique
tu ne réaliseras toujours pas que ce sont toi et tes pairs
les seuls responsables d’une population devenue cynique...